Sa critique :
On avait laissé les retraités britanniques du premier épisode occupés à régler leurs déboires sentimentaux dans le cadre enchanteur d’un hôtel historique de Jaipur, au milieu des saris éclatants, des senteurs safranées et des danses bollywoodiennes. “Indian palace” n’avait rien d’un film mémorable : comme il briguait le statut de “feel-good movie”, il s’en fichait pas mal (et nous aussi), et nourrissait pour unique ambition de meubler deux heures de la vie du spectateur avec de bons sentiments, le tournis sensoriel que provoque systématiquement (mais de moins en moins) l’Inde au cinéma et la relative surprise que constituait le choix de personnages en fin de vie. Ce n’était pas grand chose mais c’était tout de même suffisant pour conquérir le grand public et, malheureusement, mettre une suite en chantier : une suite paresseuse, qui n’apporte rien ni au cinéma ni même au premier épisode, et se contente de broder sur ce qui arrive à cette sympathique bande de petits vieux. Le contexte culturel indien, on s’y est habitué ; le fait que ces chassés-croisés sentimentaux concernent des septuagénaires aussi, et “Indian palace : suite royale” ne contient dès lors plus le moindre élément à même de susciter un brin de surprise ou d’étonnement. Bien entendu, on reste toujours dans le créneau du “feel-good movie” et abattre à bout portant un film aussi inoffensif reviendrait à maltraiter un enfant handicapé ou à piétiner un sac rempli de chatons vivants. En revanche, la vision de cette séquelle, tout juste attendrissante dans ses meilleurs moments, ennuyeuse et décousue la plus grande partie du temps, ne s’impose que si vous avez vraiment deux heures devant vous dont vous ne savez que faire...
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