Sa critique : Comme celle des ‘Fast & Furious’, la franchise ‘Saw’ fait partie des séries dont je me suis tenu à l’écart et qui ne me parle pas suffisamment pour que je consacre plusieurs jours à m’organiser studieusement une rétrospective. Pas que j’avais quelque chose contre le concept : au contraire, j’avais plutôt apprécié l’épisode fondateur, le seul à mon actif, Thriller gore plutôt bien ficelé et plus ou moins innovant à l’époque puisqu’il sonnait le coup d’envoi de ce qu’on allait appeler par la suite le Torture-porn. Pourtant, je n’ai pas donné suite à ce premier contact prometteur et n’ai jamais suivi les développements complexes de la saga, pas même pour Saucisse et Saussette (sacrées meilleurs blagues Carambar du monde, faut-il le préciser). Il semble donc que ce ‘Jigsaw’ s’adresse aux gens comme moi, ceux qui se foutent un peu de tout ce qui s’est déroulé ces quinze dernières années dans le petit monde sanguinolent de la franchise. Pourtant, alors même que mon long désintérêt envers ‘Saw’ aurait du booster les chances du petit nouveau de me convaincre, il est plus que probable que ‘Jigsaw’ fasse partie de ces films d’horreur que je vais oublier au bout de quelques semaines Attention, bien qu’on soit en face du cas de figure où tout le monde renie le résultat à sa sortie pour d’obscures raisons, ‘Jigsaw’ n’est objectivement pas un désastre total...mais ce n’est clairement pas un très bon film non plus : si le gore est de la partie (sans réelles outrances visuelles, dommage), les mises à mort sont peu imaginatives et l’enquête policière en parallèle ne suscite aucun début d’intérêt. Quant à l’enjeu de découvrir l’identité du tueur-justicier dans cet épisode, il recourt à un stratagème plutôt déplaisant, qui ôte tout plaisir à la découverte de la vérité. Apparemment, pour qu’un reboot floppe dans les grandes largeurs, il n’est même plus nécessaire d’aller exhumer des célébrités antiques, comme Jason Vorheese ou Freddy Krueger : dix petites années ont suffi à transformer John Kramer et ses émules en reliquats d’un passé révolu. Dommage pour les frangins Spierig, dont la carrière avait jusqu’ici évité les faux-pas.
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